Miyadaiku

Quel rôle peut encore jouer l’architecture lorsqu’elle doit s’inscrire dans une des ces énièmes marées pavillonnaires lâchement engluées autour de nos centres urbains à l’emplacement même des terres qui les nourrissaient auparavant. Dans ces zones les équipements dit « publics » sont parsemés ici et là, au gré des opportunités foncières.

Et c’est a contrario de ce décor où rien n’est fait pour demeurer, où tout est ouvert et transparent mais où les grillages sont omniprésents que l’édifice s’implante sur les limites de la parcelle, sans détours, comme un retour à la définition de l’architecture comme une technologie basique de la limite, du mur, de ce qui est fermé, du seuil, de ce qui est ouvert. De ce qui est intérieur, de ce qui est extérieur.

A l’horizon, les volumes de différentes hauteurs de programme, sont là pour traverser les âges, ils sont en grès rose provenant des Vosges en arrière plan. L’utilisation de cette pierre en mur de blocs massifs ou en parement permet de s’adapter aux différentes configurations volumétriques. Les futurs grimpeurs qui viendront profiter de la salle d’escalade de 13 mètres de haut seront sensibles à l’évocation du majestueux site du Kronthal, ancienne carrière de la cathédrale de Strasbourg, devenu une référence dans ce sport bien au-delà du territoire de la commune.






Au milieu de ces jeux de volume, l’édifice offre à sa façade sur la rue, un jardin, créant depuis le parvis une transparence à travers le vaste hall d’entrée. Cet espace est le coeur, il est le lieu de l’inspiration.

A la manière d’un mur percé et ouvert en de nombreux endroits, un ensemble de colonnes en grès massif vient porter le toit du hall et se prolonger dans la rue intérieure. La rupture inscrite avec les autres toitures permet de ventiler et d’apporter la lumière dans cette artère couverte.


Face nord du pilier du Château du Vieux-Windstein

De part et d’autre sont distribués des espaces dévolus à différentes pratiques sportives. Les deux plus importants, la salle d’escalade et la salle de gymnastique, sont couverts d’une charpente bois composée d’une grille orthonormée de poutres croisées empilée, à la manière d’un schéma fractal, le même dispositif en son centre, réduisant la portée à franchir à chaque répétition. L’ensemble dessine un motif où les rectangles et carrés s’imbriquent les uns dans les autres pour offrir une atmosphère équilibrée, propice à la concentration.


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