La jetée
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Le projet s’appuie sur le préau comme point de départ. Souvent délaissé, nous pensons que le préau est justement l’espace le plus important d’une école. Ici, il séquence le parcours des enfants, de la rue à la classe en passant par le hall d’entrée et le couloir. Il devient un repère tangible. Il acquiert une telle force qu’il dessine à lui seul la nouvelle façade de l’extension.
Composée d’une colonnade de piliers bois de section hors normes, il y a la volonté d’exprimer la nature brute des choses. Un arbre, un poteau. La section de 40x40cm exige des grumes d’environ 60cm de diamètre ce qui pour le douglas constitue le moment idéal d’abattage. Le bois provenant de forêts distantes de 50km est taillé vert, si bien qu’il sèche tranquillement mis en oeuvre. Les défauts, noeuds, fentes et gerçures sont voulues et recherchées, exprimant la singularité de chaque élément dans une approche poétique et didactique. Nous avons notre pilier préféré, comme nous imaginons que les enfants auront le leur.
Le sur-dimensionnement de cette colonnade exprime une humble-monumentalité qui permet de se raccorder à l’architecture classique du bâtiment existant. La section des bois permet également de sortir du langage de la standardisation. Tout est ici façonné, sélectionné et travaillé pour n’être posé qu’à un emplacement unique dans une dimension esthétique des techniques d’assemblages et dans une dimension sociale de la chaîne des savoirs des acteurs du bois. Chaque pillier repose sur son pied en béton. Il vient supporter les poutres en partie grugées et qui sont assemblées par des traits de Jupiter, serrées par des clés en chêne. Le savoir-faire du charpentier est fortement mis en valeur, formant à partir d’éléments non réguliers, une architecture rigoureuse et régulière. Seule exception qui confirme la règle, la colonnade est coiffée de dalles bois en CLT qui contreventent le tout et permettent d’épurer le dessin vers un Stonehenge de bois.
Le préau qui devient parvis devant le hall d’entrée et galerie devant les salles de classes, repose sur des blocs et sur un volume sculptural en béton sablé teinté rose en dialogue avec la pierre de taille du bâtiment existant. Le béton émerge du sol et l’emmarchement épouse la pente naturelle du site. Le hall, à l’articulation entre l’extension et l’existant dont les façades extérieures deviennent intérieures, se prolonge par le large couloir central. Il dessert les quatre salles de classes qui sont séparées entres-elles par un voile en forme de manivelle, rigidifiant le solivage de la toiture et compartimentant différents espaces à l’échelle des enfants.
À l’opposé de la simplicité monumentale du préau, l’architecture intérieure regorge de particularités, de moments, de ressauts, de matières et de couleurs. Les différentes essences de bois se côtoient au gré des usages. La bonne essence au bon endroit. Les plafonds sont constitués par un solivage et muralières de poutres d’épicéa massif apparentes. Le mobilier est posé librement. Les bancs/vestiaires sont en hêtre quand l’armoire de classe est en chêne. Les parois vitrées s’accompagnent de rideaux. Notre architecture puise dans l’hétérogénéité des matériaux, la polychromie et la profusion de petites intentions un caractère domestique propre à l’appropriation.
Composée d’une colonnade de piliers bois de section hors normes, il y a la volonté d’exprimer la nature brute des choses. Un arbre, un poteau. La section de 40x40cm exige des grumes d’environ 60cm de diamètre ce qui pour le douglas constitue le moment idéal d’abattage. Le bois provenant de forêts distantes de 50km est taillé vert, si bien qu’il sèche tranquillement mis en oeuvre. Les défauts, noeuds, fentes et gerçures sont voulues et recherchées, exprimant la singularité de chaque élément dans une approche poétique et didactique. Nous avons notre pilier préféré, comme nous imaginons que les enfants auront le leur.
Le sur-dimensionnement de cette colonnade exprime une humble-monumentalité qui permet de se raccorder à l’architecture classique du bâtiment existant. La section des bois permet également de sortir du langage de la standardisation. Tout est ici façonné, sélectionné et travaillé pour n’être posé qu’à un emplacement unique dans une dimension esthétique des techniques d’assemblages et dans une dimension sociale de la chaîne des savoirs des acteurs du bois. Chaque pillier repose sur son pied en béton. Il vient supporter les poutres en partie grugées et qui sont assemblées par des traits de Jupiter, serrées par des clés en chêne. Le savoir-faire du charpentier est fortement mis en valeur, formant à partir d’éléments non réguliers, une architecture rigoureuse et régulière. Seule exception qui confirme la règle, la colonnade est coiffée de dalles bois en CLT qui contreventent le tout et permettent d’épurer le dessin vers un Stonehenge de bois.
Le préau qui devient parvis devant le hall d’entrée et galerie devant les salles de classes, repose sur des blocs et sur un volume sculptural en béton sablé teinté rose en dialogue avec la pierre de taille du bâtiment existant. Le béton émerge du sol et l’emmarchement épouse la pente naturelle du site. Le hall, à l’articulation entre l’extension et l’existant dont les façades extérieures deviennent intérieures, se prolonge par le large couloir central. Il dessert les quatre salles de classes qui sont séparées entres-elles par un voile en forme de manivelle, rigidifiant le solivage de la toiture et compartimentant différents espaces à l’échelle des enfants.
À l’opposé de la simplicité monumentale du préau, l’architecture intérieure regorge de particularités, de moments, de ressauts, de matières et de couleurs. Les différentes essences de bois se côtoient au gré des usages. La bonne essence au bon endroit. Les plafonds sont constitués par un solivage et muralières de poutres d’épicéa massif apparentes. Le mobilier est posé librement. Les bancs/vestiaires sont en hêtre quand l’armoire de classe est en chêne. Les parois vitrées s’accompagnent de rideaux. Notre architecture puise dans l’hétérogénéité des matériaux, la polychromie et la profusion de petites intentions un caractère domestique propre à l’appropriation.
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Extension et restructuration d’une école maternelle
Issenheim, Alsace, France
clients : commune d’Issenheim
amo : Tout 1 Programme
livré en 2022
budget : 1 916 000 €ht
surface : 700 m2 d’extension / 500m2 (réhabilitation)
douglas section 40x40cm, brut sans traitement, provenance Lusse & Lubine (88)
< 50km + dalles CLT
isolation extérieure fibre de bois
peintures intérieures minérales
mobilier hêtre et chêne
crédits photo : Clément Guillaume